''Il vaut mieux se perdre dans la passion que de perdre sa passion''




lundi 22 octobre 2012

Sur le territoire de la Flèche

Petite escapade photographique dans la belle zone alluviale de la Neirigue. Il fait beau et étonnamment doux durant ce bel après-midi automnal. La végétation flamboyante ainsi que les odeurs entremêlées de feuilles mortes, d’herbes et de terre humide emplissent l’atmosphère de parfums qui se lient à une étrange sensation de transition inéluctable. Celle qui, avec le froid, le gèle et la neige aura raison de toutes ces subtilitées fragiles qu’offre la nature durant les beaux jours.



La rivière est à peine visible en passant à travers champs. En me rapprochant, le bruissement de l’eau qui s’écoule se fait de plus en plus présent et empli l’espace d’un doux champ mélodieux qui s’amplifie au passage d’une zone plus abrupte ou qui décroit dans un bras lent.

Le fond est parfaitement propre et les plantes couchées sur les berges témoignent de la violence de la dernière crue. Je prends des photos par-ci et par-là. J’ai passé mes waders ce qui me permet de progresser dans le lit de la rivière et de poser mon trépied au milieu de l’eau. En marchant, je fais fuir une myriade de poissons constituée en majorité de vairons et chevaines.

De temps à autres, des formes allongées à peines visibles partent comme des fusées… Des truites surement ! Dans les remous profonds, les poissons jouent à cache-cache avec les ondes de lumières qui ondulent dans l’eau claire. C’est un spectacle magnifique, je crois rêver les yeux ouverts.

L’après-midi est déjà bien avancé et les rayons de soleil se font plus horizontaux. Les ombres se rallongent. Je suis accroupi dans le lit de la rivière et concentré sur mon sujet quand j’entends soudain un chant strident quelque peu familier et qui s’approche rapidement. ‘’Où est-il ? Cet avion furtif !’’ Me dis-je. ‘’Ah, il est là !’’

Et il me passe par-dessus à pleine vitesse. Un martin-pêcheur ou littéralement une flèche bleue et rousse aux reflets métalliques chantant à tue-tête fend l’air et rompt le calme ambiant. Il vol a travers les branches et enchaîne quasi simultanément des passages en rasant l’eau puis disparait au loin. Quel panache !


La luminosité décroit et le soleil laisse place à la pénombre. Les couleurs ont perdus de leurs éclats et les photos ne sont plus bonnes. L’air fraichit et il est grand temps de quitter ce lieu unique et encore bien préservé. Je passe à travers champs. Au loin, on distingue à peine le bruissement de l’eau…

Angelo