''Il vaut mieux se perdre dans la passion que de perdre sa passion''




dimanche 8 octobre 2017

Pêche du saumon Silver sur la rivière Karluk, île de Kodiak, Alaska

On arrive! Le lac Karluk est à gauche.
Alaska, rivière Karluk, lundi 18 septembre 2017:
''Je suis en train d'écrire sur mon lit de camp. Il est 22h10 et il fait nuit. Aujourd'hui fût une bonne journée de pêche et j'ai pris de beaux saumons Silver avec mes streamers. Dix pièces de belles tailles. J'ai également pris une dizaine d'Arctic chars. Ce matin, nous avons vu une ours avec ses trois petits. Cela fait environ dix ours observés depuis hier, jour de notre arrivée sur cette magnifique rivière qu'est la Karluk. La nature sauvage de ce site est incroyable. C'est dans les tripes et difficile à expliquer mais c'est une chance de pouvoir revenir à nouveau ici et ceci pour la cinquième fois. Tout est confus dans ma tête et j'aimerais savoir où mon avenir me mènera mais je ne sais pas. Je suis ici et j'entend le vent qui fait bouger la tente. J'ai l'impression d'être au bout du monde et finalement ce n'est pas qu'une impression car j'y suis pour de bon...''

Notre premier camp à Oxbow (au marais).
Voici un extrait de mon carnet d'aventure sur ce nouveau séjour sur la rivière Karluk en Alaska. La première fois que je me suis rendu sur cette rivière c'était en 2009. Auparavant j'ai eu l'opportunité de me rendre sur des rivières du sud-ouest de l'Alaska tels que la Stuyahok,la Koktuli, la Mulchatna, la Talachulitna ainsi qu'au nord au dessus du cercle polaire arctique sur la Wulik. La Karluk est unique et différente car c'est une rivière côtière courte d'une longueur d'environ 35 kilomètres. On y accède difficilement. Il y a la voie maritime par Larsen Bay puis par une piste pour aller et rester à Portage qui se trouve à mi-parcours de la rivière. Le mieux c'est l'hydravion depuis Kodiak city pour se poser soit à Portage ou au lac Karluk afin de descendre intégralement en raft la rivière jusqu'à son arrivée au lagon au bords de l'océan pacifique. C'est cette dernière option qui offre la meilleure expérience.

Mon premier Silver du séjour!
En tête de bassin il y a plusieurs petites rivières et ruisseaux qui alimentent le lac Karluk. On dit que ce plan d'eau est un lac à saumons Sockeye car ils s'y reproduisent dans les secteurs peu profonds. Le cours d'eau principal n'est ni plus ni moins que l'exutoire et montre deux visages bien distincts. De l'exutoire et jusqu'à Portage, l'eau s'écoule calmement en méandrant dans une grande plaine que l'on nomme familièrement le marais. Les bécasseaux et autres canards y pullulent. C'est un secteur important car le fond est constitué de petits graviers et c'est une véritable pépinière car les saumons Pinks, Kings, Sockeyes et Silvers s'y reproduisent. Il suffit de se promener le long des berges sur les chemins faits par les ours pour observer aux lunettes polarisantes les milliers de frayères creusées dans le lit et se rendre compte de l'ampleur du phénomène. Il y en a partout! Au mois de septembre, les saumons Silvers et aussi les ombles anadromes nommés Artic chars s'y tiennent bien et les pêcheurs auront intérêt à prospecter chaque pool long et profond. Cette année, notre groupe est constitué de quatre pêcheurs, d'un guide et de son aide de camp. Nous partons du lac et décidons de monter le premier camp dans ce secteur à un endroit nommé Oxbow. Nous y passons quatre nuits d'affilées. Là-bas, la pêche fut très bonne avec de gros Silvers frais de mer certains faisant pas moins de 7 à 8 kilos pour les plus gros avec un mélange de spécimens ayant déjà une à deux semaines de rivière. Les Artic chars furent aussi au rendez-vous avec des pièces faisant 2 à 3 kilos. Ce site de campement est certainement celui que je préfère car la plaine est ouverte et donne une impression absolument impressionnante de grand espace vierge. Nous observons à plusieurs reprises des passages d'oies dans leur migration vers le sud. C'est un signe qu'au nord l'emprise du froid a déjà débuté et qu'il est grand temps pour elles de se rendre dans des contrées à la météo plus favorable.

Un beau Silver sur un streamer efficace.
Un matin, nous nous levons sous un ciel totalement exempt de nuage et, chose incroyable, il n'y a pas une brise de vent. La rivière coule calmement devant le camp et dans le silence ambiant, on entend juste le chant des oiseaux. De temps en temps un claquement sur l'eau fend l'atmosphère. On ne sait pourquoi, les nombreux saumons Silver qui résident dans le pool en face du camp marsouinent et sautent hors de l'eau. La journée passe et nous pêchons de nombreux poissons. A la nuit tombée, j'observe aux jumelles avec émotion les étoiles innombrables et la magnifique voie lactée. Je rejoins ma tente et vais me coucher à la lampe frontale la tête dans les étoiles...

Lever du jour à Oxbow
En aval de Portage, la rivière change de visage. Elle s'élargie et entre dans un canyon où la pente est plus accentuée. Le fond est constitué de galets plus gros et les poissons ne s'arrêtent pas ici. Ils font juste une pause, reprennent leur force et repartent pour aller rejoindre les pools profonds situés au marais. C'est une succession de grands radiers qui se divisent et qui sont parsemés de blocs de grosses pierres. Il faut chercher les poissons et les zones calmes avec des cuvettes suffisamment profondes abritent en général toujours quelque chose. Il ne faut pas hésiter à bien prospecter voir même à insister. Nous quittons Oxbow sous un ciel chargé et commençons à toucher dans ce nouveau secteur nos premières Steelheads et aussi truites arc-en-ciel résidentes.

Arctic Char (Salvelinus malma). C'est le fish of the rainbow! ;-)
Une femelle Grizzly (Ursus arctos midendorffi) avec ses trois petits.
Le rose est une bonne couleur pour le Silver.
Nous prenons aussi de temps en temps des Sockeyes bien frais. Nous montons plusieurs camps mais le meilleur site se trouve en aval d'un endroit où la rivière se divise en deux et qui avait été nommé par Bernard Thompson, l'ancien propriétaire d'Alaskaevasion, l'étranglement car situé au début du canyon. Nous passons plusieurs nuits sur ce nouveau site et Daniel suggère de le renommer Batman car il y a un rocher en face sur la colline qui a le même profile que le célèbre super héro! Il y a beaucoup de cerfs Sitka dans les collines environnantes et Jérôme en compagnie de Thibault, partent un matin à la chasse et nous rapportent un beau mâle avec dix pointes. Nous mangeons le lendemain soir les filets avec des chanterelles d'automnes séchées ainsi que le foie cuit avec des oignons frais. Un vrai régal! Le groupe est constitué de Toni, Daniel et Alain et nous passons des journées magnifiques et paisibles au bords de la Karluk en compagnie de Jérôme notre guide et son cuistot Thibault. Malgré son jeune âge, Thibault nous prépare des plats excellents. Un soir, nous décidons de l'ennoblir et lui donnons à l'unanimité le surnom de Thibault de la Karluk! Il faut dire que mis à part ses talents de cuisinier, il est aussi un excellent pêcheur et son sens de l'eau lui permet de prendre beaucoup de poissons.

Paysage typique de fin de saison
Un beau spécimen de Silver de la Karluk!
A l'étranglement nouvellement baptisé Batman! Le rocher en haut à gauche!
Un autre beau Silver (Onchorynchus kisutch)
Les jours passent et la pêche est variable. Cette année, les Steelheads sont plus rares et les prises de Silvers en deuxième partie du séjour moins fréquentes entre deux remontées. Nous prenons toujours du poisson mais de manière plus sporadique. De plus, la météo s'en mêle. Il pleut abondamment certains jours mais heureusement les journées ensoleillées, certes minoritaires sur la durée du séjour, compensent largement ce problème parce que le paysage est à couper le souffle lorsqu'il fait beau. Dans les collines, les arbustes arborent des couleurs tantôt jaunâtres, orangées ou gris-verts et les hautes herbes sont d'un doré éclatant. C'est superbe et de temps en temps la présence d'un ours grizzly qui passe aux alentours nous rappel que la nature ici n'a pas encore été formatée par la présence de l'homme et que l'écosystème est encore tel qu'il a été il y a des milliers d'années. Dans les zones profondes et tranquilles de la rivière, gisent une multitude de saumons morts. Tous les saumons du pacifique périssent après avoir frayé et leur corps nourrissent maintenant quasiment tout la chaîne alimentaire. Il est particulièrement touchant d'observer depuis les bordures les centaines de saumoneaux qui se délectent de toutes ces carcasses. Rien ne se perd. Tout se recycle et la mort nourrie la vie. Tout cela m'inspire le respect et je souhaite vivement que ce cycle de la vie puisse se perpétuer ainsi pour des siècles encore.

Une Steelhead (Onchorynchus mykiss)
Thibault et Jérôme Muffat le guide (à droite avec le fusil). Départ au petit matin pour
la chasse au cerf Sitka.
Derniers moments sur la Karluk au lagon. Le premier hydravion vient nous
chercher malgré la mauvaise météo.
Ainsi s'achève ce nouveau périple en Alaska, la dernière frontière. ''The Last Frontier'' comme aime le dire les Alaskiens. Je leur donne raison. Ce nouveau séjour en Alaska a été pour moi une parenthèse essentielle et bienfaisante passée au bords de l'eau dans un environnement intact et véritablement sauvage. Faire un float trip sur l'île de Kodiak nécessite une dose de courage car il y a les ours et la vie de camp durant une dizaine de jours demande aussi de sortir un peu de sa zone de confort. Mais le jeu en vaut la chandelle. A la fin, il reste ce sentiment de liberté et dans le regard, au fond des yeux, les images de la rivière qui brille sous le soleil dans la belle vallée de la Karluk.

Mes remerciements vont à Kristen et Jérôme Muffat d'Alaskaevasion (http://www.alaskaevasion.com/) pour avoir rendu ce nouveau séjour de pêche possible.

Angelo




jeudi 31 août 2017

Pêcheur de Lune


Sur un torrent de montagne avec ma Scott F2 (photo prise par mon frère Frédéric)
Je n'ai pas eu souvent l'occasion cet été d'écrire des articles sur mon blog. Ce n'est pas l'envie qui me manquait mais voilà, l'appel de la rivière est une chose irrésistible. C'est un peu comme Ulysse et les sirènes. Il m'est difficile de résister au doux chant de l'eau vive. Pourquoi devrais-je m'entêter à vouloir écrire alors que tout se passe à l'extérieur dans la nature chez cette amante qui me tend les bras?

La robe de cette fario dans l'eau limpide est magnifique
Il y a vingt ans déjà, sortait sur la RTS dans l'émission Passe-moi les jumelles, une histoire imaginée par feu Pierre-Pascal Rossi. Celle-ci raconte l'histoire d'un môme qui apprend à pêcher à la mouche avec son oncle au bords du Doubs. 


Je vous recommande vivement de regarder cet épisode qui s'intitule Pêcheur de Lune car il montre avec brio l'attachement qu'ont les pêcheurs à leur rivière et la rêverie qu'elle leur apporte.

Angelo

jeudi 1 juin 2017

A l’orée de la pénombre

Avec l’arrivée des beaux jours et surtout des longues soirées de printemps-été, on a cette opportunité à n’absolument pas rater de fréquenter les rivières jusqu'à la tombée de la nuit. Je pense à ces après-midi au travail qui nous semblent interminables et qui nous poussent à nous évader sans attendre pour aller dans un coin de rivière à l’ombre et au frais sous les saules. Dans la volée, je vous mets quelques photos que j’ai prises durant mes dernières virées.

Magnifiques reflets en fin de journée à la Tuffière

Le soleil cogne fort sur l’eau et l’atmosphère encore surchauffée est écrasante. Assis dans un méandre tranquille, j’entends à peine le ruissellement de l’eau ainsi que le fracas lointain causé par une partie plus rapide en aval. Toutes sortes de mouches volent par milliers au-dessus de moi et dans la forêt riveraine. Dans l’air, il y a un mélange de parfums de fleurs, de foins fraîchement coupés qui sèchent dans les champs environnants et aussi une odeur de résine provenant des pins qui se mélangent aux feuillus. Il n’y a pas de gobages pour l’instant. Les truites lucifuges attendent que la lumière baisse et que la pénombre qui les entourera après le coucher du soleil les protège. Canne à la main, je me ballade au bords de l’eau et j’observe les bordures près de la rive peuplée de gammares, trichoptères et autres larves d’éphémères. Par-ci par-là il y a des alevins de truites issus du frais naturel. Ils sont la preuve matérielle que la nature sait se débrouiller toutes seule et que la main de l’homme est simplement inutile lorsque l’environnement aquatique est sain. Malgré le faible courant, ils nagent à toute allure et de temps en temps ils font des écarts pour attraper je ne sais quoi.

Un belle March Brown
Le temps passe et la chaleur étouffante de cette belle journée de printemps laisse petit-à-petit sa place à la fraîcheur moite de la rivière. La lumière baisse et les ombres se rallongent. Au-dessus de ma tête virevoltent des nuées de grandes éphémères qui ont un corps brun-roux. Des Red Spinner me dis-je. Leur ballet nuptial se résume à un vol stationnaire alterné de rapides montées et descentes. En observant bien, on distingue les femelles des mâles par leur sac d’œufs fixé à l’extrémité de leur corps. Je vois leurs ailes briller de mille éclats dans les rayons rougeoyant du soleil couchant, c’est juste magnifique. Je me dis que c’est le moment de changer de mouche et je remplace ma parachute Adams par une grande MP15 de Marc Petit-Jean que j’attache sur une pointe de deux mètres de 5X. Quand j’y pense, j’ai tellement pêché de truites avec ce modèle… C’est la mouche qui symbolise pour moi parfaitement les coups du soir estivaux.

Partie de pêche avec mon frère Frédéric
Il est bientôt vingt heures et les éphémères se rapprochent de plus en plus de la surface de la rivière. La lumière diminue encore et les gobages font leurs premières apparitions. La pénombre commence à m’entourer. Je ressens ce début de basculement irréversible vers la nuit et même les chants des oiseaux d’une clarté étonnante se font plus tranquille. L’atmosphère s’est rafraîchit et le froid de la rivière reprends le dessus. En arrivant sur un nouveau poste, je vois des ronds crever régulièrement la surface de l’eau vers la berge opposée. Les éphémères sont à ma hauteur et m’entourent comme si j’étais un élément du paysage. Sans hésitation je déploie ma soie dans l’air et pose deux fois trop court à proximité des ronds. J’ajuste la longueur et pose à nouveau. Ma mouche est gobée au premier passage. Je ferre et ressens les premières secousses dans mon bras…

Une belle Fario sauvage de 54 centimètres
La nuit fait maintenant son apparition mais l'obscurité n’est pas totale et il reste encore quelques minutes de lumière. Elles sont justes suffisantes pour reprendre le chemin du retour qui passe dans la forêt. Les oiseaux se sont tus et laissent leur place au chauves-souris. Celles-ci se régalent silencieusement des éphémères encore nombreuses avant qu’elles ne tombent toutes d’épuisement sur l’eau et se fassent gober ensuite par des truites noctambules...

Angelo

mardi 18 avril 2017

C'est le printemps, la nature se réveille et c'est une nouvelle saison qui commence!


Une belle cueillette au bord de la rivière!
Il n'y a pas grand chose à dire pour l'instant si ce n'est que les eaux sont toujours froides et que les poissons sont pour la plupart d'entre eux encore léthargiques.




Le printemps c'est aussi l'occasion d'aller fouiner dans les forêts riveraines et de trouver de délicieuses morilles dans les sous bois parsemés de belles fleurs. 


Je vous mets quelques photos de mes dernières virées ainsi qu'une série de vidéos magnifiques tournées dans le sud de la Suède durant la période de la mouche de mai c'est à dire de fin mai à début juin. Les sous-titres en anglais sont disponibles pour les vidéos II et III en cliquant dans la barre de menu. Bonne vision!

Bien Cordialement,
Angelo




dimanche 29 janvier 2017

L'appel magique de la rivière

Le Javroz sous la neige et la glace à la hauteur de la Valsainte
C'est plus fort que lui. Cela fait des jours que la pression devient de plus en plus forte. La météo clémente lui renforce cette sensation qu'il devient imminent et inéluctable de se rendre au bord de l'eau. 

Dans l'imaginaire passionné du pêcheur à la mouche, le temps presse et ne pas aller fréquenter ses rivières préférées, c'est véritablement perdre son temps à faire des choses qui lui semble inutiles voir même futiles.

C'est en tout cas valable pour moi. La convergence des idées qui me dirigent à me rendre à la rivière me semble être une évidence totalement dépourvue d'arrière-pensées et qu'importe ce que mon entourage puisse en endurer. Les pulsions de ma passion prennent le dessus et me donnent à chaque fois raison lorsque j'abandonne les miens ainsi que les impératifs de mon quotidien.

Culpabiliser sur cet état de fait me passe à peine à l'esprit. Je pars. Je laisse tout derrière moi et je voyage non seulement physiquement mais aussi spirituellement dans un monde qui lie mon imaginaire à celui absolument merveilleux de la rivière. Je me sauve. Toutes les tracasseries de la vie peuvent aller se faire foutre, elles attendront. La nature est pour moi comme un refuge sûr et tranquille. Au bord de l'eau, la brise légère me caresse gentiment les cheveux et ceci me rappel avec une nostalgie certaine ces moments de tendresse lorsque enfant je posais ma tête sur les jambes de ma maman pour me faire câliner.

L'odeur humide si particulière de la rivière, doux mélange d'herbes, d'algues et de feuilles humides se mélange à la fraîcheur ambiante et m'enveloppe d'un parfum tonifiant. Le gazouillis des oiseaux perchés dans les arbres environnants se mêle aux bruissements des flots et fini de m'emporter dans la rêverie. Sans que je ne m'en aperçoive vraiment, je me suis doucement introduit dans un monde extraordinaire qui fusionne avec mon imagination.

Les rayons du soleil qui se reflètent sur l'eau brillent de milles éclats dans mes yeux et en regardant les méandres de la rivière que je fréquente depuis l'enfance, je me rappel un court instant de mes premiers jours passés sur ces plages de galets en compagnie de mon père à suivre ses instructions. A apprendre patiemment avec lui le sens de l'eau pour enfin, un beau jour, me connecter à une créature venue d'un autre monde. A l'époque, ce monde était une chose totalement abstraite et mystérieuse. Je ne le savais pas encore mais ce jour là fut le début d'une grande passion.

Je réalise aujourd'hui malgré toutes ces années passées au bord de la rivière que mes yeux ont toujours ce regard pur car chaque nouvelle saison ne se ressemble pas et apporte avec bonheur son lot d'improvisation. Cela peut sembler angoissant de prime abords mais ce manque d'assurance est indispensable. En fait ce renouvellement et ce côté irrationnel que l'on ne peut contrôler est pour moi l'essence même de l'appel à chaque fois surprenant et magique de la rivière. Bientôt l'ouverture. Passion quand tu nous tiens! C'est enfantin et pourtant à chaque fois si délicieux...

Angelo