''Il vaut mieux se perdre dans la passion que de perdre sa passion''




jeudi 12 décembre 2013

Carnet d'aventure: le voyage intemporel sur l'île de Kodiak. L'intégrale.

Voici la version intégrale de mon récit du séjour de pêche en Alaska qui a eu lieu durant le mois de septembre. Je pense que cet article ne nécessite pas d'être illustré par des images car, vous vous en apercevrez vous-même, il est en quelque sorte lui-même déjà suffisamment imagé. A mon avis, il condense à lui seul toute la magie que la nature sauvage peut offrir à un pêcheur désireux de découvrir un environnement remarquable et encore relativement bien préservé de toutes détériorations humaines.

Je tiens tout particulièrement à remercier l'équipe d'Alaskaevasion, Bernard et Catherine Thompson ainsi que Jérôme pour avoir rendu possible ce magnifique séjour sur l'île de Kodiak.

Bonne lecture!
Angelo

La Karluk à Oxbow


 Le voyage intemporel sur l'île de Kodiak

''Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait.'' C'est dans cette citation de Nicolas Bouvier que se résume ou presque mon quatrième séjour de pêche sur la rivière Karluk qui se situe sur la fameuse île de Kodiak en Alaska.

Le lac Karluk
Nous sommes le mercredi 19 septembre 2013. Nous arrivons en hydravion sur le lac Karluk, là où la rivière du même nom prend naissance. Nous montons le camp à proximité de la rive et nous nous apprêtons à passer une douzaine de jours dans le bush en totale autonomie, loin de toute civilisation. Nous mangerons les vivres que les guides Bernard, Catherine et leur aide Jérôme, ont emportés avec eux et aussi les poissons que nous capturerons durant notre périple. Le dernier hydravion De Havilland Beaver s'en va et le bruit typique de son moteur en étoile à neuf cylindres laisse place maintenant au silence. On entend le clapotement de l'eau translucide sur la berge et de temps en temps le claquement des Sockeyes sautant en l'air. Ceux-ci sont en train de frayer et les berges peu profondes du lac sont par endroit littéralement envahies de poissons. La rivière quand à elle, prend naissance à une centaine de mètres du camp et le spectacle qu'offre les milliers de Sockeyes présents est saisissant. La rivière bouillonne de poissons. Avec les autres membres du groupe, nous observons la scène avec nos lunettes polarisantes. De nombreux ombles arctiques se faufilent entre les Sockeye pour se nourrir de leurs œufs fécondés et fraichement déposés sur le lit de la Karluk constitué de petits galets. Un ours passe juste devant le camp. Il n'est pas très grand, c'est un jeune de quatre ou cinq ans. Il est timide. Il a la tête basse et ne regarde pas vers nous. Au loin, la végétation sur les collines arbore des couleurs d'automne magnifiques. On est en Alaska, au milieu de nul part au bord d'une rivière pleine de poissons et tout le reste maintenant n'a plus d'importance. Le temps s'est arrêté et les préoccupations rattachées au monde civilisé ne sont plus qu'un lointain souvenir.

Les plus impatients ont vite fait de monter leurs cannes et les premières prises ne se font pas attendre. Dans le lac, une grande quantité de Dolly Vardens en quête d'œufs de saumons se fait prendre par nos leurres. Leur défense est incroyable et spectaculaire par rapport à leur taille. Certains gros individus avoisinent sans problème deux kilos et sont littéralement gavés d'œufs et lorsque on les décroche, ils en régurgitent beaucoup. Nous relâchons la plupart d'entre eux mais nous en gardons quelques-uns pour le souper. La pêche plus en aval dans la rivière est toute une autre affaire car l'imposante quantité de Sockeyes présents empêche toute dérive digne de ce nom car chaque passage avec nos streamers se conclu en général par un poisson harponné. De plus, on est vraiment sur un site de fraie et il est bien plus intéressant d'observer leur ébats nuptiaux et mettre ici la pêche entre parenthèse. La luminosité commence à diminuer. Il est temps de rentrer au camp et de passer à table afin de déguster la fameuse soupe du bush préparée par Bernard et aussi se régaler des poissons pêchés durant la journée. Nous passons une agréable soirée au bord du lac. Nous regagnons nos lits de camp dans nos tentes avec des pas rendus hésitants par le Whisky, le vin et l'obscurité de la nuit boréale.

Le lendemain, nous passons toute la journée à traquer les Dollies du lac et nous en prenons en quantité. Je pêche avec une soie intermédiaire et un Polar Shrimp. Cette combinaison s'avère d'une grande efficacité. Les poissons ne sont pas en profondeur car il fait beau et le soleil a réchauffé les eaux superficielles rapidement. J'utilise mes lunettes polarisantes et vois littéralement des bancs de Dollies passer à proximité des frayères de Sockeyes. Je lance le plus rapidement possible en direction des poissons. Cela se traduit à chaque fois par une attaque franche sur mon streamer. Après une journée de pêche bien remplie, je décide de consacrer un peu de temps à l'observation de la faune et je troque ma canne pour mes jumelles dans l'espoir de voir un ours. Je n'ai pas besoin d'aller très loin car la petite bute à deux pas du camp est le point culminant du coin. Je scrute l'horizon en regardant en aval en direction de la rivière, je vois deux grizzlys qui courent dans l'eau. Les nombreuses mouettes qui tournoient autour d'eux me font penser que des Sockeyes doivent frayer dans le secteur et bien entendu les ours en profitent pour s'en gaver. A une trentaine de mètres de là, je vois un photographe avec son trépied et son énorme téléobjectif en train de prendre des photographies. Ah voilà, c'est là que se trouve l'équipe de photographes qui réside dans le petit chalet juste à côté de notre camp! Ils n'ont pas froids aux yeux, les bougres. Les autres participants du séjour me rejoignent et nous observons ensembles par une belle lumière crépusculaire les ours en quête de nourriture entourés d'une nuée de mouette à la recherche de carcasses de saumons.



Oxbow

Vendredi 20 au dimanche 22 septembre. Nous levons le camp en milieu de matinée après un excellent petit déjeuner puis partons pour rejoindre un lieu s'appelant Oxbow. C'est le meilleur spot pour la pêche du Silver. S'il y en a bien sûr... Mon coéquipier de raft s'appel Daniel et je partage également ma tente avec lui ainsi qu'avec Jérôme. La descente de la rivière est paisible car cette portion du cours d'eau est relativement plate, méandreuse et aussi marécageuse. Le niveau de la rivière n'est pas exceptionnellement haut et nous devons tirer de temps en temps le raft car la rivière au début est large et peu profonde. Nous dépassons la première équipe qui était partie avant nous. Elle est constituée de François, Pierre, Patrick et Niko. Nous avons de la chance d'avoir pu les dépasser car si un ours sera sur notre passage nous aurons tout le loisir de nous arrêter puis de l'observer en premier. Nous progressons maintenant sans peine car le lit de la Karluk est plus étroit et les pools deviennent de plus en plus profonds. Soudain, en arrivant dans un nouveau pool, je vois un petit ourson puis un deuxième sur un banc de gravier à environ vingt-cinq mètres de nous. Je ne vois pas leur mère. Les oursons nous aperçoivent et se mettent à souffler bruyamment. Aussitôt, leur mère sort des herbes justes à côté de ses petits puis se met sur les deux pattes arrière afin de nous observer. Nous n'arrivons pas à arrêter le raft et nous nous approchons rapidement des ours. En un éclair, j'empoigne ma pagaie à deux mains et je tape violement sur l'eau afin de faire de bruyants claquements. La famille d'ours réagit au quart de tour et s'en va à la course! Nous ne sommes plus qu'à quelques encablures d'Oxbow et je reconnais certains pools qui valent vraiment la peine d'être prospectés. Nous nous arrêtons et commençons à pêcher. Nous prenons aussitôt des Arctic chars et aussi nos premiers saumons Silvers du séjour.

Nous atteignons Oxbow en début d'après-midi et avons déjà capturés de nombreux poissons. Les guides ont montés le camp. Nous cassons la croûte en vitesse et passons ensuite notre temps à pêcher par une belle journée ensoleillée. Le cadre est magnifique. Nous sommes dans une grande plaine entourée de collines assez éloignées. Il s'en dégage une sensation de grands espaces infinis. Nous passons finalement trois nuits sur place car nous sommes contraints de rester un jour de plus en raison du vent tempétueux qui s'abat en rafales dans la vallée où nous avons élus domicile. Nous ne pouvons pas prendre le risque de partir car la prochaine section de la rivière que nous devrons franchir est très plate et avec ce satané vent de face, nous n'arriverons tout simplement pas à passer avec nos rafts. Un jour, le vent est si fort qu'une tente s'envole avec à l'intérieur les lits de camps, le matériel et effets personnels de Pierre et François. On la récupère de justesse avant qu'elle ne roule dans la rivière. Nous décidons de la démonter et les malheureux sans abris devront dormir les nuits suivantes dans la grande tente réfectoire. La pêche, quand à elle est extrême. Le vent est si puissant qu'il empêche tout type de lancer avec ma canne à une main de 9 pieds pour soie de 8. Il faut attendre une accalmie pour pouvoir lancer vingt mètres de soie à peu près correctement. Malgré tout, les prises de Silvers se succèdent toujours! De beaux poissons, mordeurs et combatifs à souhait. Le dernier soir, je descends la rivière pour atteindre un beau pool qui selon Pierre, lui à valut de nombreuses prises. Je me positionne et avant de lancer je vois une femelle grizzly avec ses deux petits à environs cent cinquante mètres de moi en aval. Ils ne me voient pas car j'ai le soleil dans mon dos et ne peuvent me sentir car j'ai le vent de face. J'observe la scène et prends quelques photos. Je range l'appareil dans ma veste puis lance mon leurre. Je pêche à peine depuis cinq minutes et en strippant mon streamer en fin de dérive, je ressens une grosse secousse et suis stoppé net. Un Silver! Le combat dure quelques minutes mais cela semble une éternité. En toile de fond, il y a les ours et je suis là, dans la rivière à essayer tant bien que mal de maitriser mon poisson. Je le ramène au bord. Il est beau. Je le décroche et le remet à l'eau. Il repart en trombe. Je regarde vers la droite et les ours sont toujours là. Ils n'ont pas bougés et ne se sont aperçus de rien. Je quitte les lieus sans les déranger. Cette scène me laisse une forte impression. La solitude ambiante est propice à la contemplation. Le soleil couchant m'éblouit. Les milliers de reflets du soleil sur l'eau vive de la rivière apparaissent et disparaissent comme par magie. Le vent est tombé. En remontant au camp, je m'arrête pour pêcher et prend encore deux magnifiques saumons Silvers. La pêche a déjà été si bonne depuis le début du séjour qu'on pourrait s'arrêter là et rentrer à la maison. Mais voilà, on est bloqué là et on touche à peine à la moitié du séjour. Peut-être que le meilleur reste à venir? Tout le groupe est vraiment sympa, et bien entendu être encore une fois guidé par Bernard et Catherine Thompson est un privilège.


Portage

Lundi 23 au mardi 24 septembre. Nous partons de bonheur ce matin car nous avons une longue portion de la rivière à descendre pour atteindre Portage et rejoindre le prochain emplacement où nous camperons ces prochains jours. Nous avons de la chance, le vent est tombé et il fait beau. Nous avons tous rendez-vous à Portage devant la yourte et le chalet qui ont été installés là-bas pour les aficionados du saumon King ou de la truite Steelhead ainsi que pour les chasseurs en automne. Portage est réputé pour être le meilleur endroit pour pêcher la Steelhead en octobre. La portion rectiligne et profonde de la rivière fait que les hydravions peuvent s'y poser et il est possible de commencer la descente de la rivière à partir d'ici jusqu'au lagon. Avec Daniel, au début, on navigue sans grande difficulté et le paysage qui défile est à couper le souffle. De nombreux oiseaux d'eau colonisent cette portion de la Karluk et de nouveau aujourd'hui, il n'y a pas d'exception à la règle. Une multitude de canards, échassiers, mouettes, pygargues, cygnes et oies s'envolent dès notre arrivé et la descente prend une tournure enchanteresse comme si nous étions les premiers à découvrir ces merveilleuses étendues sauvages. Notre embarcation passe au dessus de pools profonds et nous voyons défiler dans l'eau claire des dizaines de saumons Silvers et Arctic chars. Malheureusement, le vent s'est levé et il est tournant. Tantôt nous l'avons de dos ce qui a pour effet de nous propulser et par la même occasion soulager nos bras endoloris par les nombreux coups de pagaies. Tantôt il est de face et les rafales nous plaquent sans pitié sur la berge et nous font carrément reculer! Finalement, nous atteignons Portage sur les douze coups de midi. Nous devons attendre le reste de l'équipe. Il n'y a personne dans la yourte et le chalet. Les derniers du groupe arrivent enfin et Bernard et Catherine nous indiquent que nous mangerons plus tard au lieu dit du ''Trou à Rambaldini''. Nous repartons et passons de grands virages très larges et peu profonds. Le rafting est assez technique car il faut sans cesse éviter des blocs de pierre afin de ne pas rester bêtement planté dessus et devoir à chaque fois descendre du raft pour l'extraire à grande peine de cette mauvaise posture. Dans les secteurs peu profonds, on croise une multitude de petits groupes de Silvers constitués d'une douzaine d'individus qui remontent la rivière à toute vitesse. On peut voir leur dos qui créent des sillons tels des torpilles. La vision de tous ces poissons est tout simplement exaltante et de bonne augure pour la suite de ce séjour de pêche. On arrive finalement à Rambaldini et cassons la croûte. Avec Daniel, nous prenons notre raft et l'échouons sur la berge à une centaine de mettre en aval. Nous commençons à pêcher un courant assez rapide. Nous prenons quelques Artic chars et pour ma part, aussi deux Silvers. J'insiste encore et fait passer mon streamer dans un remous en aval d'une grosse pierre. Bingo! Je tiens ma première Steelhead! A la touche, elle fait aussitôt un saut hors de l'eau et je reconnais instantanément la robe typique de ces belles truites arc-en-ciel anadromes. Le raft de Pierre, François, Niko et Patrick passe justement à proximité quand je m'apprête à échouer le poisson. François me prend en photo. Je suis heureux, j'ai pris maintenant toutes les espèces de poissons qui remontent la Karluk durant cette saison.

Nous arrivons au camp en fin d'après-midi. Les guides ont déjà montés les tentes et nous déposons nos affaires dans nos nouvelles maisons. Je me dépêche car j'ai remarqué une jolie dépression dans le lit de la rivière en amont du camp. Je suis sûr que ce poste bien marqué doit contenir des saumons. Je me positionne puis débute ma prospection. Les touches ne se font pas attendre, je perds deux Silvers d'affilé. L'atmosphère ici est tout simplement magique. Le son du ruissellement de la rivière est si agréable qu'il me berce littéralement. En face de moi, le soleil couchant s'est transformé en une boule de feu et il me réchauffe de ses rayons bienfaisants. Je me sens en parfaite osmose avec les éléments. Le temps semble arrêté. Les moucherons et les poussières en suspensions rendent l'air étincelant. Le soleil, la terre, l'eau et l'air ne font plus qu'un et ma ligne sonde maintenant les profondeurs de la rivière nourricière. Un poisson venu du fin fond de l'océan Pacifique tend son corps élancé à la vue de mon leurre, se jette dessus et jaillit quasi instantanément très haut hors de l'eau. J'ai à peine le temps de ferrer. Pour moi, c'est le plus beau poisson du monde parce qu'il représente tout ce que j'ai rêvé pendant des mois avant de venir ici. Le saumon saute encore et prend du fil, j'arrive sur le backing. Il ne semble pas vouloir faiblir. La tension sur la ligne est très forte car le courant est puissant. Les pierres se dérobent sous mes chaussures de wading et je dois me méfier de ne pas glisser. Je n'aimerais pas le perdre ce poisson car il incarne mon rêve et j'aimerais le prendre dans mes mains et ensuite le relâcher. Il saute encore plusieurs fois. Il a de beaux reflets métalliques sous les rayons du soleil. Soudain, il décide de remonter la rivière à toute vitesse. Je n'arrive pas à le suivre et ai de la peine à rembobiner toute ma ligne. Elle pend lamentablement sur l'eau. Il n'y a rien de pire pour perdre un poisson. J'arrive enfin à reprendre le contact et mon saumon est encore bel et bien au bout. Il est grand et robuste. Il repart vers l'aval. Mon moulinet se remet à siffler et j'ai de la peine à freiner mon saumon dans sa course. J'ai oublié tout ce qui m'entoure. Il n'y a plus que lui et moi et entre nous ma canne avec un moulinet, ma ligne et pour nous relier ensembles un hameçon avec des plumes attachés dessus. Le saumon commence à faiblir. Je me déplace lentement à reculons vers la berge qui est derrière moi à une quinzaine de mètres. J'arrive enfin vers le bord mais il repart de plus belle. Je le retiens dans sa course et le ramène dans mes pieds. Il se met sur le côté. Ce saumon Silver est le plus beau du monde. Il est frais et porte encore des poux de mer. Je le décroche rapidement et le glisse doucement dans l'eau. Il repart à toute vitesse. Le soleil s'est couché. Il est temps de regagner le camp la tête pleine d'images magnifiques. Nous passons une nuit agréable et réparatrice sur ce nouveau camp. Toute la troupe se lève en général vers huit heures du matin car plus tôt, il fait encore trop sombre. On entend le bruit des premières fermetures éclaires qui ouvrent les tentes et les premiers levés vont prendre leur petit déjeuner. Je sors de mon sac de couchage, prends ma serviette, mon peigne et mon savon puis vais me laver au ruisseau qui est à deux pas du camp. Quel bonheur et comme il est agréable de faire sa toilette ainsi! Il n'y a rien de tel pour se revigorer le corps dans la fraîcheur du petit matin.



Je me dirige ensuite vers la tente réfectoire pour prendre mon petit déjeuner. J'entre et aussitôt une bonne odeur de café chaud effleure mes narines. Bernard nous toast le pain et réchauffe les croissants avec son petit four pliable installé sur le réchaud à gaz. Il règne une joyeuse atmosphère dans la tente. On se régale copieusement avec de bonnes confitures. Il est temps de se brosser les dents et de passer les waders. Il y a de beaux pools en aval. Plusieurs d'entre-nous décident de s'y rendre. Nous pêchons tout d'abords le courant en face du camp et Daniel prend coup sur coup deux magnifiques Silvers frais de mer. Nous les conservons. Ils feront amplement l'affaire pour le dîner. De mon côté, je décroche plusieurs Silvers à chaque fois juste après le ferrage. Daniel ne semble pas vouloir décoller du coin et je décide donc de descendre la rivière seul. Sur la rive d'en face, plus en aval, Patrick sort quelques poissons. J'atteins finalement un grand courant où Pierre est déjà en train de pêcher. Il prend régulièrement des Silvers en pêchant amont et en faisant dériver sont streamer couleur chartreuse près du fond. Je pêche pour ma part plein travers ou légèrement aval. J'insiste mais je reste bel et bien bredouille! Pierre est de nouveau pendu à un beau poisson. Je le prends en photo. Il est l'heure de monter vers le camp pour se remplir la panse. Je me dépêche de manger puis décide de descendre tout seul encore plus en aval que ce matin. Les nuages son bas. Il a commencé à pleuvoir. J'atteins le pool où Pierre a pris ses Silvers mais je décide de ne pas m'arrêter et traverse la rivière pour rester rive gauche puis ensuite bifurquer à nouveau sur la rive droite pour marcher sur la berge car il est plus facile d'évoluer sur les pistes faites par les ours. La configuration de la rivière m'oblige de traverser à nouveau pour ensuite continuer mon chemin sur la rive gauche et j'atteins finalement un lieu qui s'appel Canoe Rock. Cet endroit s'appel ainsi car un gros rocher bien lisse de couleur beige qui a la forme d’un canoë couché sur le flanc gît ici au milieu du lit de la rivière. Il est là où le courant est le plus fort et les pierres ont dues le polir depuis la nuit des temps pour qu'il ait une forme si parfaite. Le poste est intéressant car le gros remous derrière le rocher peut certainement abriter des salmonidés. Je débute ma prospection et un poisson prend ma mouche après quelques passages seulement. Il s'agit d'une petite Steelhead. Je la décroche puis je continue ma prospection mais sans succès. Je regarde de temps en temps derrière moi pour voir s'il y a un ours dans les parages car avec le bruit de la rivière et la capuche sur la tête je ne pourrais pas l'entendre arriver. J'ai mon spray au poivre urticant facilement accessible dans mon gilet dans le cas ou un des ces géants de Kodiak aurait la mauvaise idée de venir m'importuner. Je regarde la poignée du spray dépasser légèrement de mon gilet et cela suffit à me rassurer. A côté de Canoe Rock, il y a un autre bloc de couleur grise assez près de la berge et le remous entre-deux me parait assez propice. Je lance une fois et effectue un premier passage, je lance une seconde fois et une grosse secousse se fait ressentir dans la poignée de ma canne. Une silhouette saute hors de l'eau et la Steelhead part dans le courant. Mon moulinet se met à siffler et je maîtrise le poisson de manière à ce qu'il ne prenne pas le gros du courant. Je traverse la rivière avec peine puis conduit le poisson là où il y a peu de fond. Je dois le tenir par la queue dans l'eau car la berge est abrupte. Je mesure le poisson avec ma canne et je constate avec plaisir qu'il avoisine les quatre-vingts centimètres. Je le décroche, le tiens un moment face au courant puis il repart tranquillement en eaux profondes.



Dans le canyon et jusqu’au lagon

Mercredi 25 au samedi 28 septembre. Nous quittons notre troisième campement pour atteindre un secteur de la rivière beaucoup plus rapide jonché de nombreux rochers et encaissé dans un canyon. Ce secteur offre la grande opportunité de voir facilement des aigles pygargues et des cerfs Sitka. Nous atteignons le nouvel emplacement sous une pluie battante et le niveau de la rivière a passablement gonflé. Nous montons le camp sur une berge quasiment au même niveau de la rivière. Nous espérons qu'il cessera de pleuvoir durant la nuit car nous n'aimerions pas nous lever le matin les pieds dans l'eau! L'eau de la rivière s'est teintée et de nombreuses plantes aquatiques arrachées par la montée des eaux dérivent avec le courant. Le lendemain matin, un timide soleil accompagné de gros nuages blancs succède à la pluie. Un ours passe sur la berge d'en face de manière totalement désintéressée. Nous avons tout le loisir de l'observer car nous le suivons en remontant la rivière en toute sécurité de notre côté. Nous prenons de nombreux poissons dans de petites veines d'eau, derrière des rochers ou simplement près des berges creuses ou encore dans les dépressions du fond de la rivière sur des postes où le courant n'est pas trop fort. On prend de tout, des Steelheads, des Artic chars, des Sockeye et des Silvers arborant des couleurs métalliques ponctués de poux de mer. En fin d'après-midi, la pluie se remet à tomber à grosses gouttes de manière ininterrompue et cela pour les deux jours suivants. La rivière monte de plus en plus. La pêche devient de moins en moins fructueuse. Le samedi matin, alors que nous devons normalement lever le camp pour passer la dernière nuit au lagon, Catherine nous annonce qu'elle a contacté avec le téléphone satellite l'équipe d'Andrew Airways pour avoir des nouvelles de la météo. Ils lui annoncent que le temps pour aujourd'hui, samedi et dimanche sera exécrable, et qu'un avis de tempête a même été annoncé pour le week-end. Dans ces conditions, ils ne voleront pas. D'un commun accord, nous prenons la décision de partir de suite, de ne pas dormir au lagon et atteindre aujourd'hui le site de ramassage un peu plus en aval. Il faut faire le forcing auprès d'Andrew pour qu'ils viennent nous chercher dans la journée car si nous restons bloqués deux jours sur place, nous manquerons notre vol de retour pour Anchorage et donc celui pour rentrer en Europe!

Après une longue descente sans difficulté dans les rapides, nous atteignons finalement le lagon. Catherine, au téléphone, organise le pick up avec Andrew. Elle leur explique avec insistance que le temps ici n'est pas mauvais et qu'il n'y a pas de vent. Finalement, ils acceptent de venir nous chercher. Nous dégonflons les rafts puis rangeons tout le matériel afin d'être prêt à le charger dans les hydravions. Un bruit de moteur se fait entendre au loin et le premier hydravion surgit au dessus de la colline dans un bruit fracassant. Il tourne une fois autour du lagon puis vient se poser devant nous. Nous aidons le pilote au chargement et dix minutes plus tard le premier groupe s'envole vers la ville de Kodiak. Bientôt se sera mon tour. Je quitterai cet univers paisible et sauvage pour rentrer dans la civilisation. Le deuxième Beaver arrive une heure plus tard et le deuxième groupe s'en va peu de temps après. Je suis en compagnie de Bernard et Jérôme. Le troisième Beaver sera pour Bernard et moi. Jérôme sera le dernier à partir.



Je sors mes jumelles pour observer une femelle grizzly avec ses trois petits oursons nés cette année. La petite troupe se ballade au bord du lagon. Je prends quelques photos. Ils s'approchent à une quinzaine de mètres sur la bute au dessus de nous et nous regardent avec curiosité. Nous les chassons en clapant des mains et en leur parlant bruyamment. Ils se retournent pour suivre leur bonhomme de chemin. Le troisième Beaver arrive et se pose. Le pilote s'appel Mark et nous l'aidons à charger son oiseau de fer. Bernard monte à côté du pilote. Je prends ma place à l'arrière, contre la fenêtre. Je passe le casque avec le micro. Mark nous explique les consignes de sécurité tout en démarrant le moteur. On échange quelques mots pour se présenter et il met aussitôt les gazs à fond. Nous prenons de la vitesse puis décollons en plein virage. Nous survolons le petit village de Karluk puis retournons vers le lagon. Le quatrième hydravion de Jérôme, un Cessna 206, vient de se poser pour récupérer le reste de nos affaires. Nous survolons la célèbre Karluk en passant dans le canyon. Je la vois déjà comme dans un flashback. On dirait que l’on remonte le temps.

Les images de ce séjour se bousculent dans ma tête à toute vitesse. On vole depuis cinq minutes puis on tourne à gauche en direction de Larsen Bay. Le lac Karluk est à ma droite. Nous passons par l'intérieur de l'île et les paysages qui défilent sont tout simplement époustouflants. C'est une succession majestueuse de montagnes et forêts, de glaciers, lacs et rivières, de fjords et de belles plages donnant sur l’océan Pacifique. Cet univers sublime se déroule devant nous sans avoir changé depuis des temps immémoriaux. Ainsi s’achève ce voyage intemporel en terres arctiques au cœur d’un écosystème remarquable, préservé et encore sauvage. Je reviendrai, j’en suis sûr.


Angelo Apperti

Ecrit le 30 octobre 2013

vendredi 1 novembre 2013

Carnet d'aventure: le voyage intemporel sur l'île de Kodiak

Je vous livre ici un petit extrait du récit d'aventure de mon dernier séjour sur l'île de Kodiak ainsi que quelques photos. Ce dernier séjour de pêche sur la fameuse rivière Karluk durant ce mois de septembre a tout simplement été génial car les saumons Silver, Arctic chars et Steelhead étaient au rendez-vous.

Survole de l'île de Kodiak en hydravion
''Nous arrivons au camp en fin d'après-midi. Les guides ont déjà montés les tentes et nous déposons nos affaires dans nos nouvelles maisons. Je me dépêche car j'ai remarqué une jolie dépression dans le lit de la rivière en amont du camp. Je suis sûr que ce poste bien marqué doit contenir des saumons. Je me positionne puis débute ma prospection.

Saumons Sockeye (Oncorhynchus nerkasur le lieu de fraie
Les touches ne se font pas attendre, je perds deux Silvers d'affilé. L'atmosphère ici est tout simplement magique. Le son du ruissellement de la rivière est si agréable qu'il me berce littéralement. En face de moi, le soleil couchant s'est transformé en une boule de feu et il me réchauffe de ses rayons bienfaisants. Je me sens en parfaite osmose avec les éléments. Le temps semble arrêté.

Un ours de Kodiak (Ursus arctos middendorffisolitaire au bord du lac Karluk
Les moucherons et les poussières en suspensions rendent l'air étincelant. Le soleil, la terre, l'eau et l'air ne font plus qu'un et ma ligne sonde maintenant les profondeurs de la rivière nourricière. Un poisson venu du fin fond de l'océan Pacifique tend son corps élancé à la vue de mon leurre, se jette dessus et jaillit quasi instantanément très haut hors de l'eau. J'ai à peine le temps de ferrer. 

Un Arctic Char (Salvelinus malma)
Pour moi, c'est le plus beau poisson du monde parce qu'il représente tout ce que j'ai rêvé pendant des mois avant de venir ici. Le saumon saute encore et prend du fil, j'arrive sur le backing. Il ne semble pas vouloir faiblir. La tension sur la ligne est très forte car le courant est puissant. Les pierres se dérobent sous mes chaussures de wading et je dois me méfier de ne pas glisser. 

Un beau Silver (Oncorhynchus kisutch)
Je n'aimerais pas le perdre ce poisson car il incarne mon rêve et j'aimerais le prendre dans mes mains et ensuite le relâcher. Il saute encore plusieurs fois. Il a de beaux reflets métalliques sous les rayons du soleil. Soudain, il décide de remonter la rivière à toute vitesse. Je n'arrive pas à le suivre et ai de la peine à rembobiner toute ma ligne. 

Paysage typique de la Karluk vers Portage
Elle pend lamentablement sur l'eau. Il n'y a rien de pire pour perdre un poisson. J'arrive enfin à reprendre le contact et mon saumon est encore bel et bien au bout. Il est grand et robuste. Il repart vers l'aval. Mon moulinet se remet à siffler et j'ai de la peine à freiner mon saumon dans sa course. 

Ma première Steelhead (Oncorhynchus mykiss) du séjour
J'ai oublié tout ce qui m'entoure. Il n'y a plus que lui et moi et entre nous ma canne avec un moulinet, ma ligne et pour nous relier ensembles un hameçon avec des plumes attachés dessus. Le saumon commence à faiblir. Je me déplace lentement à reculons vers la berge qui est derrière moi à une quinzaine de mètres. J'arrive enfin vers le bord mais il repart de plus belle. Je le retiens dans sa course et le ramène dans mes pieds. Il se met sur le côté. 

Un beau Silver frais de mer
Ce saumon Silver est le plus beau du monde. Il est frais et porte encore des poux de mer. Je le décroche rapidement et le glisse doucement dans l'eau. Il repart à toute vitesse. Le soleil s'est couché. Il est temps de regagner le camp la tête pleine d'images magnifiques.''

Angelo

Un famille d'ours de Kodiak 





lundi 9 septembre 2013

La Parachute Adams


#14 Parachute Adams
C'est avec une certaine anxiété que je me suis levé dimanche matin pour aller regarder à la fenêtre. En tirant le rideau, la pluie et les nuages bas ne laissaient plus aucun doute. Cette journée ne pourrait être qu'humide et la rivière claire et limpide de mes rêves idylliques ne serait aujourd'hui qu'un horrible torrent de bout. Il faut dire qu'en regardant la météo, je me faisais encore quelques illusions: ''Ciel le plus souvent très nuageux avec de fréquentes averses parfois orageuses. Précipitations localement intenses, notamment le long des Préalpes''.
 
On distingue les premières couleurs de l'automne
Peut-être qu'en appliquant une certaine logique, il pourrait y avoir quelques éclaircies puisque le plus souvent nuageux avec de fréquentes averses laisse sous entendre que quelques rares éclaircies pourraient déchirer cette épaisse toison nuageuse... Eh bien, il n'en fallut pas plus pour trouver la motivation suffisante pour me mettre en route car, en réfléchissant bien, il y a dans notre cher canton de Fribourg plusieurs possibilités en cas de fortes pluies pour un pêcheur à la mouche aguerri comme moi. Tout d'abord, il y a la Petite-Sarine ou la Sarine à Lessoc ou encore l'Hongrin qui ne risquent pas d'être en crue car étant sous l'influence de barrages dédiés à la fée électricité. Mais il y a mieux. Il y a une rivière nichée dans une petite vallée et ses eaux ne se colorent que difficilement en cas de fortes pluies. Seul un orage ou une pluie diluvienne durant plusieurs jours arrivent à la transformer en un torrent impétueux. Ce cours d'eau niché au cœur des Préalpes, prend naissance au pieds des Gastlosen là où la nature quasi intacte distille des eaux d'une grande pureté.

 
Un beau pool rapide
Arrivé sur place, il me tarde d'aller voir l'apparence de la rivière et c'est avec un plaisir immodéré que je découvre à nouveau ce joyau dans un écrin aux couleurs qui trahissent les premières faiblesses d'un été qui nous a tout simplement gâté. Il ne pleut pas et j'ai même droit à quelques rayons de soleil. Je retourne à la voiture et me prépare. Je passe mes waders et ma veste de pluie. Je monte ma Sage TXL de 7 pieds pour soie de 3. Je passe la soie dans ses anneaux et attache un bout de fil de 14/100 boucle dans boucle sur ma queue de rat. Nous sommes en arrière saison et mon petit doigt me dit qu'il y aura une éclosion de Baetis rhodani. J'ouvre ma boite et prends une Parachute Adams montée sur hameçon de 14. Cette mouche devrait bien fonctionner aujourd'hui. Le nom de cette imitation au nom anglais me fait toujours rire. Il faut dire qu'elle est probablement la plus populaire de toutes outre-Atlantique mais qu'étonnamment elle ne l'est pas vraiment dans notre contrée. Du moins, n'ai-je pas encore vraiment eu l'occasion de voir des pêcheurs du coin l'utiliser. Parce qu'on ne peut se tromper, on la voit de loin celle-là avec sa touffe blanche hyper visible! Il faut dire qu'elle flotte assez bas malgré tout et qu'il est impératif de bien la graisser. Elle est vraiment d'une efficacité redoutable. C'est une grande découverte pour moi cette année et elle a trouvée une place de choix dans ma boite à mouche.

Une jolie fario
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a de l'eau malgré ces longues semaines de sécheresse et le niveau est monté depuis les fortes pluies de la nuit passée. C'est étonnant mais l'eau est restée claire. Peut-être que les montagnes environnantes distillent même de l'eau minérale... Je remonte la rivière en marchant dans son lit. Au début, je ne prends pas beaucoup de truites, que des petites. Il y a une éclosion d'Olives et cela me réconforte sur mon choix de mouche. Je progresse toujours amont et les prises se succèdent. Je passe sous un petit pont et me positionne sur un poste qui abrite normalement de belles truites. Je lance ma mouche plusieurs fois sur la rive d'en face mais les dérives ne sont pas bonnes car le niveau de la rivière est haut et le courant contre moi trop rapide et puissant pour passer de l'autre côté.

La Belle a pris la nymphe
J'insiste mais rien y fait. Pourtant, je sais qu'il y a du poisson ici. Je défait ma Parachute Adams et enlève le bas de ligne en 14/100. Je passe un bout de 16/100 à la place et accroche une nymphe en oreille de lièvre avec casque d'or. Je modifie mon mode de pêche et utilise la technique dite de la nymphe tchèque en moins de 5 minutes. Je passe une fois puis une seconde et ressens quelques secousses. Je ferre. Après un combat à l'issue hasardeuse, le poisson se rend. Il est de toute beauté et arbore déjà les couleurs annonciatrices du fraie qui aura lieu dans quelques semaines. J'insiste encore un peu et prend encore deux jolies truites plus belles les unes que les autres.

La Parachute Adams fonctionne à merveille
Le temps commence à devenir de plus en plus menaçant et l'atmosphère vraiment très sombre. Les première gouttes ne tardent pas à arriver et j'ai même droit à une pluie digne d'un déluge.

Il pleut des cordes
Mais cela n'influence pas vraiment ma concentration ni la qualité de la pêche car les truites restent toujours aux aguets et les prises ne diminuent pas. Enfin, la pluie cesse et j'arrive au terme de cette partie de pêche. De nouveau, le plaisir a été intense. Il y a tout ici pour assouvir la passion.
Couleurs camouflage
C'est assez étrange, mais je suis un peu mélancolique car il y a des chances pour que cette virée soit la dernière de la saison avec une canne à mouche dans ma main droite et une fameuse Parachute Adams au bout de la ligne. Je vais bientôt partir en Alaska à 10'000 Kilomètres d'ici pour traquer les saumons Silvers et autres Steelheads et je me dis que l'évasion finalement peut simplement être à 30 minutes de chez soi. Il est temps de rentrer et j'observe les montagnes enrobées de nuages lourds. J'empreinte le petit sentier et ai le loisir de regarder la rivière de loin. J'aime observer ce torrent rapide. Dedans, il y a des truites magnifiques.
Angelo
 

samedi 17 août 2013

Mon premier tube fly


Eh oui, il y a un début à tout! Soirée montage chez l'ami Domenico hier soir à Lausanne. Il me suggère de monter un tube fly et me montre comment faire. Je monte donc mon premier prototype est suis finalement assez content du résultat car les couleurs choisies devraient avoir du succès auprès des Silvers autres Steelheads de la Karluk. Le jour du départ en Alaska s'approche à grands pas et il faudra encore monter quelques streamers afin d'être bien prêts à affronter les dents affûtés des saumons! De son côté, Domenico a monté sur un tube un Wooly Bugger du plus bel effet. Lui aussi, il prépare son voyage en BC avec assiduité et ne laisse rien au hasard! On déguste ensuite des pâtes à l'ail et un Chianti Rufina de 1988 étonnant de vitalité tout en parlant de nos aventures de pêches à la poursuite des grands migrateurs en terres lointaines...
 
Angelo

The Karluk Special

samedi 29 juin 2013

Ernest Hemingway et sa grande rivière au cœur double


Voici un passage de la fameuse partie de pêche de Nick Adams extrait de la nouvelle d'Ernest Hemingway qui parût la première fois en 1925 et qui est intitulée en anglais: ''The Big Two-Hearted River''. En tant que pêcheur, on se voit facilement à travers Nick Adams et on se mettrait même volontiers à sa place!

Une jolie truite pour clore un coup du soir sensationnel. Juin 2013.

'' Nick se laissa aller en arrière, s'arc-boutant contre le courant et tira une sauterelle de la bouteille. Il l'enfila dans l'hameçon et lui cracha dessus, par superstition. Ensuite, il dévida plusieurs mètres de fil du moulinet et projeta la sauterelle loin sur l'eau rapide et sombre. Elle flotta vers les troncs d'arbres, puis le poids de la ligne tira l'amorce sous la surface. Nick tenait la canne de la main droite, laissant filer la ligne entre ses doigts.

Il y eut une secousse. Nick ferra et la canne s'anima dangereusement, complètement recourbée, la ligne se tendant, sortant de l'eau, se tendant de plus en plus, le tout sous l'effet d'une traction violente, dangereuse et constante. Nick sentit que le bas de ligne allait casser si la tension augmentait, alors il laissa filer.

Le moulinet émit un cri strident, tandis que le fil partait à toute vitesse. Trop vite. Nick était incapable de contenir la course effrénée du fil, la chanson de plus en plus aiguë du moulinet à mesure que se déroulait la ligne.

Quand apparut le noyau de la bobine, son cœur se vida, tant était grande sa surexcitation. Arc-bouté en arrière contre le courant glacial qui grimpait autour de ses cuisses, il freina du pouce gauche sur la bobine, de toutes ses forces. Il eut de la difficulté à passer le pouce à l'intérieur de l'armature du moulinet.

Alors qu'il accentuait la progression, la ligne se tendit et durcit soudain, et de l'autre côté des troncs d'arbres une énorme truite jaillit très haut hors de l'eau. La voyant sauter, Nick abaissa l'extrémité de la canne. Mais à un moment donné, baissant la canne pour alléger la tension, il sentit que la tension était trop forte; la rigidité trop grande. Naturellement, le bas de ligne avait cassé. Cette impression que la ligne n'avait plus de ressort et devenait sèche et raide ne trompait pas. Ensuite elle mollit.

La bouche sèche, le cœur effondré, Nick moulina. Il n'avait jamais vu de truite aussi grosse. Il y avait là un poids, une puissance impossible à tenir, et puis cette masse quand elle avait sauté! On eût dit un saumon.

La main de Nick tremblait. Il moulinait lentement. L'émotion avait été trop forte. Il sentit une vague nausée l'envahir et eut envie de s'asseoir.

Le bas de ligne avait cédé à l'endroit où il était attaché à l'hameçon. Nick le prit dans sa main. Il songea à la truite, quelque part dans le fond, se maintenant en équilibre au-dessus du gravier, sous les troncs d'arbres, loin de la lumière, l'hameçon dans la mâchoire. Nick savait que les dents de la truite couperaient le crin de l'hameçon, l'hameçon lui-même resterait implanté dans sa mâchoire. Il aurait parié que la truite était en colère. N'importe quoi de cette taille serait en colère. Ca, c'était une truite! Elle avait été fermement accrochée. Ferme comme un roc. On eût dit un roc, d'ailleurs, avant qu'elle n'eût démarré. Bon Dieu, qu'elle était grosse! La plus grosse que j'aie jamais vue, bon Dieu! ''

dimanche 16 juin 2013

Virée pêche en montagne

Les montagnes environnantes
 
Une jolie truite

Un beau pool


L'onde sauvage


La vallée de la Karluk, Alaska. Septembre 2009.

Dans les remous limpides de la rivière et la lueur du soleil se projetant sur le fond constitué de galets, une truite évolue, se faufile tant bien que mal dans ce monde minéral. Je me tiens sur la berge, caché par les feuilles des arbres qui m'entourent. Une brise légère caresse mon visage et me rafraîchit en ce début d'après-midi lourd et orageux. Le mimétisme de la truite est surprenant. Son ombre sur le fond de la rivière est facile à suivre tandis que son corps est difficile à distinguer.

Je me rappel lorsqu'avec Michel nous découvrions pour la première fois la Stuyahok en juillet 2004. A chaque arrivée de pool, je me mettais à l'avant du raft pour voir s'il y avait des saumons Kings. Le spectacle était quelque fois incroyable. De partout, des poissons au moins longs comme un bras fuyaient à notre arrivée. Nous nous exclamions, que dis-je, nous balbutions devant un telle débauche de poissons de si grande taille! Quelle abondance, chaque pool était plein, on aurait dit un rêve. Ces merveilleuses créatures de retour de l'océan pacifique se retrouvaient là afin de perpétuer leur espèce dans un cycle qui se reproduit depuis la nuit des temps.

Être le témoin de ce retour aux origines a été une révélation et cela à l'écart de toute civilisation là-bas, au fin fond du bush. L'Alaska ne peut laisser l'amateur de grands espaces indifférent. Tout est dans la démesure et les repères d'ici se transforment en miniatures lorsque on survole en hydravion durant des heures les belles étendues encore sauvages de la ''Last Frontier''. Les repères sont littéralement transpercés et éclatent face aux paysages grandioses qui s'étalent à perte de vue. Aussi, on ressent ce sentiment agréable et excitant que l'on sera peut-être le premier homme à fouler ces terres arctiques et qu'avec une certaine humilité on se rend compte que l'on est pas grand chose dans cet environnement dépourvu d'infrastructures humaines.

J'observe toujours ma truite. Elle fait brusquement un écart et je la voit avaler une larve qui passait à sa porté. Je revois mon Alaska chérie avec la certitude qu'elle m'accompagnera toujours, même ici, en toute humilité au bords de cette rivière des Préalpes Fribourgeoises face à cette truite, merveille de la nature.

Angelo

samedi 25 mai 2013

Le verdoiement du renouveau

Difficile de trouver une journée sans pluies diluviennes en ce mois de mai calamiteux! Celles-ci n'ont eux de cesse de faire gonfler le niveau des rivières et les eaux brunâtres n'ont pas permis de pêcher dans les conditions qui prévalent normalement durant cette période de l'année.
 
 
J'ai la chance tout de même de profiter d'une fenêtre météo favorable et c'est sur les bords de la Neirigue encore légèrement teintée que je décide d'aller taquiner la truite. Ici, la végétation qui a fait peau neuve est encore d'une virginité toute printanière et évoluer au milieu de cet environnement, sentir les odeurs de mousses, de terre humide s'évaporant sous les rayons de soleil me rempli d'une joyeuse humeur.
 
 
L'atmosphère est propice à l'évasion et le côté champêtre du paysage pourrait sans doute être utilisé comme décors à la ''Pastorale'' de Beethoven. La rivière coule avec grâce et entrain au travers d'un chemin sinueux qu'elle a elle-même créé durant les crues laissant sur ses berges des arbres déracinés ainsi que de grandes plages de galets bien propres. Les oiseaux embellissent le fond sonore par leur chants mélodieux des beaux jours.
 
 
Je progresse sur les berges et observe la rivière. De temps en temps, des ronds furtifs à la surface de l'eau trahissent la présence de truites à table. Le temps de choisir la bonne imitation et certaines d'entre elles se feront berner dès le premier passage. En finalité, une belle partie de pêche synonyme que la saison bas maintenant son plein.

Angelo

lundi 29 avril 2013

Les petits voiliers et les truites de la vallée de l’Intyamon

Malgré le froid et le vent glacial en ce dimanche d’avril, une massive éclosion de Baetis rhodani a lieu. Des centaines de petits voiliers délicats naviguent au grès des courants toutes voiles dehors. Tantôt rapidement dans les veines d’eau rapides ou nonchalamment sur les plats lisses.

Effet de miroir dans l'univers mystérieux des gorges
De temps en temps, la surface de l’eau se dérobe sous ces petits animaux dérivants et les truites venues des profondeurs les aspirent littéralement ne laissant après leur passage que des ronds sur la surface de l’eau.

Baetis rhodani
Je choisi dans ma boite une petite imitation de voiler vert en plume de canard. Je l’attache à mon fil et l’envoie au loin, là où les autres dérivent et se font des fois engloutir précipitamment par les truites.

Salmo trutta fario
Je lance plusieurs fois et me déplace sur la berge pour que mon voilier navigue comme les autres qui ne sont pas attachés à un fil. Ils sont libre eux, il y en a même qui s’envolent!

Les gorges
Soudain, mon voilier disparait dans une gerbe d’eau. Il a été englouti. Je ferre. Dans mon bras, je ressens les soubresauts d’un corps élancé…

Angelo

Une habitante des gorges


mercredi 27 mars 2013

L’ours de Kodiak

Une bonne trouvaille sur Youtube! Voici une vidéo promotionnelle de L’Ayakulik river lodge qui fait entre autre l’éloge du plus grand ours brun du monde, l’incroyable ours de Kodiak (Ursus arctos middendorffi). Pour plus d’informations au sujet de cet animal sublime et qui peut atteindre le poids respectable de 680Kg, voici un lien (en anglais) qui vous permettra de mieux le connaitre: http://en.wikipedia.org/wiki/Kodiak_bear

La rivière Ayakulik est un cours d’eau situé à l’extrémité ouest de l’île de Kodiak en Alaska. Cette île est communément appelée par les Alaskans l’île d’émeraude. C’est la plus grande île d’un archipel qui est constitué de plus de 57 volcans et fait partie de la ceinture de feu du Pacifique. Toutes ces îles se situent sur une dorsale qui s’étend du sud-ouest de l’Alaska jusqu’au large du Kamtchatka. Un peu plus au nord, se trouve la rivière Karluk dont j’aurai à nouveau la chance de m’y rendre pour la 4ème fois ce mois de septembre 2013 pour y pêcher les saumons Silver (Onchorhynchus kisutch) et y observer les ours, les pygargues à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus), ainsi qu’une ribambelle d’oiseaux d’eau. La vidéo est tournée durant l’été 2010 et se focalise surtout sur une femelle ayant 4 petits ce qui est, d’après les biologistes, exceptionnel. De plus, fait extrêmement rare, elle en adopte un 5ème! Durant ce reportage, on a l’occasion de se rendre compte de l’abondance de la faune aquatique. On a notamment tout le loisir de se faire une idée de l’importance de la remontée des saumons Pink (Onchorhynchus gorbuscha) qui a lieu courant août et qui est une source de nourriture essentielle dans le régime alimentaire des ours.

Angelo


vendredi 22 mars 2013

Small Stream - Big Trout

Ah, les belles parties de pêche du printemps! Voici une vidéo sympa qui me fait beaucoup penser à la rivière à deux pas de chez moi... Il ne reste plus qu'à attendre que la neige fonde, l'eau se réchauffe et que la végétation se remette de ce rude hiver.

Angelo

http://www.youtube.com/watch?v=DaN2Y2-wNSs

dimanche 24 février 2013

Yellowstone National Park: pêche au pays des merveilles


L'entrée nord du parc à côté de Gardiner, Montana
Quand en juillet 2009, je visitais pour la première fois le parc national du Yellowstone avec ma tendre moitié, je ne pouvais pas deviner que cet endroit unique au monde deviendrait un jour une de mes destinations de pêche favorite.

Mammoth Hot Spring Terraces
Durant cette première visite, j’eu l’opportunité de rester une dizaine de jours dans le parc à découvrir les geysers, sources d’eau chaudes, fumerolles ainsi que des sites merveilleux façonnés durant des siècles par la géothermie omniprésente. Car, c’est un fait incroyable, le parc repose sur la caldeira d’un méga volcan qui un jour, malheureusement se réveillera ! Cette première visite fût pour nous deux une véritable découverte et nous firent quantités de randonnées nous permettant de découvrir une nature impressionnante de beauté peuplée de nombreux animaux sauvages : bisons, cerfs, loups, coyotes, aigles, ours noirs, grizzlis. Je ne saurais les énumérer tous.

Une Rainbow de la Yellowstone
Parmi toutes ces vallées et étendues sauvages, eh bien il y a une pléiade de cours d’eau qui, je ne le savais pas encore avant de me rendre là-bas, sont tous plus réputés les uns que les autres pour la pêche à la mouche. J’eu l’occasion de me rendre sur les berges de la Madison, Firehole, Gibbon, Lamar, Slough Creek, Gardiner, Soda Butte Creek et d’observer des panoramas riches en couleurs aux abords de l’impressionnant grand canyon de la rivière Yellowstone.
 
Paysage typique du parc

Des rivières toutes très différentes les unes des autres. Certaines au profil tantôt méandreux dans les prairies peuplées de bisons, et d’autres plus rapides dans les zones à la géographie plus accidentée et à forte déclivité. Mais ce qui me surprenait le plus, c’est quelles sont toutes dans un écrin d’une beauté originel à rendre stupéfait le plus exigeant d’entre nous. Le nombre de pêcheurs aux abords des tronçons de cours d’eau facile d’accès en étaient les justes témoins…

La Lamar
A notre retour, je fis la promesse de me rendre un jour à nouveau dans le parc pour y pêcher. J’eu la chance et le privilège de réaliser ce rêve en septembre 2012!

Le grand canyon de la Yellowstone
Il y a plusieurs espèces de salmonidés pouvant être pêché dans le parc. La truite native est la Cutthroat (Oncorhynchus Clarki) qui est présente dans tout le parc. Ensuite, il y a une toute petite population d’ombre arctique (Thymalus arcticus) présente dans le basin versant de la rivière Madison et dans la Firehole et Gibbon qui sont ses tributaires. Vient ensuite le Mountain Whitefish (Prosopium williamsoni) qui fait partie de la famille des corégones. 
Une source d'eau chaude à Midway Geyser Basin

Ces 3 espèces sont en catch and release uniquement. Viennent ensuite la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss), la Brook trout (Salvelinus fontinalis) qui est un petit omble originaire de la côte est, la truite fario (Salmo trutta) que tout le monde connait bien ici.
Ces trois espèces ont été introduites durant le 19ème siècle. Enfin, vient la Cristivomer (Salvelinus namaycush) qui a été introduite illégalement dans le lac Yellowstone probablement durant les années 1980. Cette dernière introduction a des conséquences extrêmement graves car elle a eu pour effet de d’anéantir quasiment toute la population de Cutthroats dans le lac Yellowstone. Aujourd’hui, et ce malgré tous les efforts entrepris pour éradiquer les Cristivomer, les scientifiques disent que la population de Cutthroats est fonctionnellement éteinte et que cela a modifié le cycle de la chaîne alimentaire des animaux qui survivaient grâce à cette espèce.

L'incroyable Grand Prismatic à Midway Geyser Basin
Durant le printemps 2012, je pris contact avec Park’s Fly Shop situé à Gardiner qui est à côté de l’entrée nord du parc. Je fis connaissance avec Walter Wiese qui est le head guide de Richard Parks le propriétaire du shop. Grâce à lui je pu organiser l’hébergement ainsi que mon séjour de 10 jours dans le parc dont 5 guidés par son staff. Sur ces conseils, je me décidai à être guidé un jour sur deux car, tout d’abords, cela était moins cher et ensuite cela me laissait la possibilité d’aller faire de la randonnée ainsi que de la photographie.

Que dire de ce séjour? Sinon que ce fut une agréable surprise même si le mois de septembre n’est pas le meilleur en raison des températures basses au petit matin car le parc se situe à une altitude minimale de 1600-1700 mètres. Tout d’abord, j’eu l’occasion unique de pêcher à 2 reprises en drift boat sur la Yellowstone à l’extérieur du parc et ce jusqu’à Livingstone en compagnie de Walter. A n’en pas douter, une expérience inoubliable de découvrir une grande rivière encore sauvage et aussi la difficulté de pêcher sur une barque tout le temps en mouvement!

Un pêcheur avec un guide sur la Firehole. Au loin, une fumerole.
Un vrai chalenge sur une rivière tumultueuse. Si on attaque un beau pool, on n’a qu’une chance. Un ou deux faux lancers et il faut poser de suite. Si rien ne monte, il faut lancer ailleurs et toujours en aval car sinon, bonjour les noeuds! Ensuite, encore une fois la Yellowstone dans le black canyon au lieu dit Hellroaring (littéralement : les hurlements de l’enfer) avec Wilson.

Un troupeau de bison dans la vallée de la Lamar
Ce site était considéré autrefois comme un ‘’secret spot’’. Nul doute qu’il l’est encore car la marche pour si rendre est longue, pénible, voir ardue par le manque de sentier visible. Même Wilson avait de la peine à trouver son chemin! Mais à la fin, cela valut le coup. Sûr que deux ou trois truites doivent encore se rappeler de notre passage! J’eu l’occasion de pêcher en une journée environ 20-25 superbes Cutthroats sur la mythique Slough Creek avec Ben au niveau de la deuxième prairie (second meadow). Mais où étaient les petites truites? La folie, elles étaient toutes calibrées entre 25 et 45 centimètres!

Sur la piste qui mène à la Slough Creek

La rivière était si claire et les truites si abondantes qu’on se serait cru au bord d’une pisciculture. Il fallait se pincer pour y croire surtout quand les Cutthroat montaient gentiment depuis le fond pour prendre la mouche. On aurait dit des séquences au ralentit : attention à ne pas ferrer trop tôt! Là aussi, quatre heures de marches aller-retour dans un décor à couper le souffle en compagnie des bisons. Et enfin, j’eu le privilège d’être guidé sur la Soda Butte Creek par Richard Parks lui-même. Là-bas, j’eu la chance de prendre en sèche une énorme Cutthroat de 50-55 centimètres! Les jours sans guide, je me rendis à deux reprises sur la Lamar avec le casse-croûte dans le sac à dos et la canne à mouche dans la main.

Les Cutthroat sont des poissons magnifiques

Solitude et contemplation. Voilà les deux mots qui définissent le mieux ces deux belles journées ensoleillées et agrémentées des plus beaux poissons du monde qui me firent l’honneur de monter sur mes mouches.

Une belle Cutthroat de la Slough Creek
A propos de mouches, tous les poissons pris durant ce séjour le furent en sèche sur des imitations de fourmis, petites olives (BWO), sauterelles et Green Drake qui est un peu l’équivalent à nos March Brown mais avec une coloration gris-vert. A niveau matériel, une canne de 9’ soie de 5 fit amplement l’affaire!

Un bison solitaire dans la première prairie de la Slough Creek
Voilà, que dire de plus? Ah oui, je sais. Les guides me glissèrent dans l’oreille que la meilleure période pour pêcher le parc se situe généralement sur les deux dernières semaines du mois de juillet. Peut-être mon prochain séjour en 2014? Tient, il y a comme des idées dans l’air…

Angelo


Pour les intéressés sur internet :
http://www.parksflyshop.com/index.html
http://www.nps.gov/yell/index.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_national_de_Yellowstone

Quelques livres à mon avis essentiels pour visiter et mieux connaître le parc :
- Fishing Yellowstone National Park, An Angler’s Complete Guide to More than 100 Streams, Rivers, and Lakes, Richard Parks
- Fly Fishing Yellowstone National Park, An Insider’s Guide to 50 Best Places, Nate Schweber
- Yellowstone Trails, A Hiking Guide, Mark C. Marschall and Joy Sellers Marschall

 
Riverside Geyser au bord de la Firehole