Le miracle de la nature c'est qu'au fil des saisons elle nous offre toujours une
multitude de choses à observer. La pêche justement est un formidable argument
pour se rendre dehors canne à la main au bord de la rivière. A l'ouverture,
dans le froid encore piquant de l'hiver, lorsque je passe mes waders pour la première
fois de l'année et que je monte ma canne et endosse mon gilet, je ressens cette
excitation particulière de la passion qui depuis tous ces mois d'attente s'éveille
à nouveau en moi. Je me dirige rapidement vers la rivière choisie pour ce premier jour,
marche sur la berge et entre dans l'eau.
Dans le courant, mes jambes
ressentent aussitôt le froid du liquide qui les entourent. Je communie avec la
nature et j'ai l'impression d'être passé de l'autre côté, celui depuis lequel on a
l'impression de voir l'univers de l'intérieur. L'animal qui est en moi
s'exprime dans la froideur ambiante comme s'il avait retrouvé ses origines lointaines.
Celles des premiers hommes disparus depuis la nuit des temps et vêtus de peaux
de bêtes et munis de harpons à la recherche de nourriture. Serait-ce leur gènes qui
m'amènent au bords de l'eau avec à chaque fois autant d'ardeur?
C'est
toujours aussi surprenant mais le mois de mars et aussi celui ou les oiseaux recommencent
à sortir de leur mutisme hivernal et leur chants annonciateurs des beaux jours
emplissent la forêt d'une multitude de mélodies joyeuses et légères. Oui, il y
a de la légèreté dans cette douce cacophonie qui s'élève dans la canopée.
Il
faut chercher un peu dans les zones à l'abri et aussi bien ensoleillées pour
trouver un peu de végétation en fleur. A mon grand étonnement, il y a déjà
quelques papillons qui virevoltent de fleur en fleur pour leur extraire un peu
de nectar.
Le mois de
mars ce n'est pas le plus démonstratif car la nature se réveille à peine et les
mois qui suivront seront définitivement plus spectaculaires en comparaison.
Même si la pêche reste toujours aléatoire en ce début de saison, cela vaut toujours
la peine de sortir car les balades au bord de l'eau canne à la main sont
toujours autant revigorantes.
En plus de
mes photos, je vous mets des liens sur une nouvelle série de cinq films intitulés
Mosquitos & Mayflies et tournés en Laponie en 2018 par Rolf Nylinder. Cette
série est magnifique et la bande son jazzy est un vrai régal. Je ne m'en lasse
pas. Aussi, je me réjouis cette année de partir en Laponie Suédoise. Cette
région à l'avantage d'avoir la plus faible densité humaine d'Europe, se trouve
près et même au dessus du cercle polaire arctique et présente une multitude de
lacs et rivières qui, parait-il, regorgent de salmonidés qui n'ont encore
jamais vu de pêcheurs...
Angelo