C’est toujours un peu la même
chose en fin de saison. Il faut se rendre à l’évidence, les semaines et les
mois sont passés à nouveau trop vite. Eh oui, le temps ne s’arrête pas et les
saisons du pêcheur à la mouche défilent les unes après les autres. Il y a comme
une amertume qui se fait ressentir face à l’observation des arbres qui
environnent les rivières. Leurs belles feuilles au vert neuf se sont parées maintenant de
couleurs automnales et bientôt elles tomberont toutes au sol. Les éclosions
sont devenues plus éparses et les éphémères, encore présentes certains jours en
grand nombre, sont plus petites en fin de saison. Les belles soirées à n’en
plus finir des mois de mai et de juin ne sont, déjà, plus qu’un lointain souvenir.
Je pense à tout cela et il y a une
petite rivière qui me vient à l’esprit et qui coule non loin de chez moi. Elle est
particulièrement saisissante durant le printemps. Pour y parvenir, on dirait
qu’il faut franchir une jungle tellement la végétation est encombrée par
endroit et aux abords de certains méandres. L’accès n’y est pas très difficile
mais il faut avoir le courage de se glisser littéralement dans les sous-bois et
franchir les branches, les hautes herbes, orties et impatientes de l’Himalaya
en espérant de ne pas tomber sur un nid de tique.
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Le Doubs à Goumois |
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Un jolie zébrée prise en sèche et aussitôt remise à l'eau |
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La rivière est basse en ce mois de septembre |
A chaque fois que je m’y
rends, j’ai l’impression de partir à l’aventure. Le jeu en vaut la chandelle
car les truites perdent leur méfiance lorsque le soleil se couche et que l’obscurité
de la nuit envahie l’atmosphère et que les premières mouches de mai et autres Ecdyonurus
affaiblies par leurs ébats nuptiaux effleurent la surface de l’eau. Leur comportement
lucifuge s’estompe et les dernières lueurs du soleil ne peuvent plus les
inquiéter. Elles sortent de leur repère et elles gobent à la lueur de la lune
qui se reflète sur la surface de l’eau. C’est à dix minutes de voiture de chez
moi. S’il y a une chose que la pandémie
m’a enseigné cette année, c’est qu’avant, je ne me rendais pas compte de la
chance énorme d’avoir pu voyager dans cette quête insatiable des salmonidés
comme je l’ai fait durant de nombreuses années.
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La rivière dans son écrin de verdure |
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Magnifiques couleurs |
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Un imago de mouche de mai sur mon moulinet après avoir décroché une truite |
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Le ciel s'obscurcie et bientôt les truites sortiront de leur repères |
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La jungle. Gare aux tiques!!! |
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Une demoiselle |
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Là-bas, plus loin, il y a des truites! |
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Magnifique Torneresse |
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Pascal |
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Les spots se succèdent et n'en finissent pas |
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Une habitante des lieux sur un sédge CDC et poils de chevreuil |
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Le selfie au bord de l'eau! |
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La progression n'est pas aisée |
Il fallait s’y attendre, mon
voyage dans l’ouest américain fut annulé et cet été à la place d’aller pêcher
la Yellowstone dans le Montana, je suis allé sur le Doubs dans le Jura. A la
place de la Lamar et ses beaux méandres, je suis allé sur la Broye et j’ai
troqué la Pebble Creek pour la Torneresse. Je me suis baladé à n’en plus
pouvoir sur nos torrents là-haut sur la montagne et le plaisir, même s’il y
avait des hauts et des bas comme il y en a toujours à la pêche, était au
rendez-vous. Bien sûr, nos écosystèmes aquatiques sont en grande partie
perturbés et on ne compte plus les kilomètres de linéaire qui ne valent plus le
déplacement et c’est vraiment dommage.
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Flou de bougé artistique |
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Un coin perdu |
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Avec de magnifiques poissons |
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Les pieds dans l'eau à domicile! |
Angelo Apperti