
La rivière est à peine visible en passant à travers champs. En me rapprochant, le bruissement de l’eau qui s’écoule se fait de plus en plus présent et empli l’espace d’un doux champ mélodieux qui s’amplifie au passage d’une zone plus abrupte ou qui décroit dans un bras lent.
Le fond est parfaitement propre et les plantes couchées sur les berges témoignent de la violence de la dernière crue. Je prends des photos par-ci et par-là. J’ai passé mes waders ce qui me permet de progresser dans le lit de la rivière et de poser mon trépied au milieu de l’eau. En marchant, je fais fuir une myriade de poissons constituée en majorité de vairons et chevaines.
De temps à autres, des formes allongées à peines visibles partent comme des fusées… Des truites surement ! Dans les remous profonds, les poissons jouent à cache-cache avec les ondes de lumières qui ondulent dans l’eau claire. C’est un spectacle magnifique, je crois rêver les yeux ouverts.
L’après-midi est déjà bien avancé et les rayons de soleil se font plus horizontaux. Les ombres se rallongent. Je suis accroupi dans le lit de la rivière et concentré sur mon sujet quand j’entends soudain un chant strident quelque peu familier et qui s’approche rapidement. ‘’Où est-il ? Cet avion furtif !’’ Me dis-je. ‘’Ah, il est là !’’


La luminosité décroit et le soleil laisse place à la pénombre. Les couleurs ont perdus de leurs éclats et les photos ne sont plus bonnes. L’air fraichit et il est grand temps de quitter ce lieu unique et encore bien préservé. Je passe à travers champs. Au loin, on distingue à peine le bruissement de l’eau…
Angelo
Angelo