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La haute Glomma en dessus du parcours Kvennan |
C'est
en parcourant en voiture les routes qui traversent les forêts boréales et les
prés entourés de magnifiques Epilobes en épi en fleurs que nous découvrons
furtivement la majestueuse Glomma. Il
fait beau aujourd'hui. Nous nous sommes levés enthousiastes et de bonne humeur.
L'équipe est constitué de cinq pêcheurs, du guide Jean-Philippe et de notre
accompagnant Olivier de PlanetFlyFishing. La veille, nous avons été chaleureusement
accueillis dans la vieille ferme Norvégienne rouge par Jean-Philippe et son
épouse Stéphanie ainsi que leur petite enfant des neiges, Sophie. L'ensemble et
constitué de plusieurs bâtiments et la partie la plus ancienne a deux cent trente
ans. L'été, Jean-Philippe accompagne les pêcheurs sur la Glomma et autres plans
d'eau et durant l'hiver, lorsque tout est gelé et recouvert de neige, il est musher
et part sillonner les environs avec sa meute. Les chiens de traîneau l'ont
amenés à quitter sa France natale pour venir s'établir ici. C'est sa passion et
son mode de vie depuis des années et la Norvège par son grand froid hivernal et
ses grandes étendues est un terrain de jeu quasiment sans limite pour pouvoir
s'entrainer et s'adonner à la compétition. Avec Stéphanie, il fonde il y a
quelques années Escapade Norvégienne et propose à ceux qu'ils le désirent des
activités hivernales avec les chiens. Plus tard, il se découvre une nouvelle
passion, celle de la pêche à la mouche. Durant la belle saison, la région est
particulièrement propice pour cette activité. La Glomma, mais aussi d'autres
affluents plus petits, regorgent d'ombres et de truites. Les lacs innombrables
contiennent des perches, corégones et autres brochets de tailles respectables
parait-il. Après le petit-déjeuner, nous prenons notre matériel, on monte dans
les voitures de location et suivons Jean-Philippe avec son pick up blanc. Après
avoir roulé une bonne vingtaine de minutes, nous empruntons un pont qui passe
par-dessus la rivière et juste après, il enclenche son clignoteur à droite. On
plante sur les freins pour le suivre et nous nous arrêtons sur une place de
parque en gravier. On arrête les moteurs. C'est ici qu'on va pêcher
aujourd'hui, à deux pas de Telneset. Cette partie de la haute Glomma est gérée
par Kvennan Fly Fishing en barbless hooks only et fait seize kilomètres environ.
La capture d'un seul ombre par jour est possible mais une fenêtre de capture autorise
uniquement de conserver un poisson entre trente-cinq et quarante centimètres.
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Un bel ombre de la Glomma |
C'est le
premier jour et bien entendu il faut retrouver ses marques en déballant le
matériel fraichement sorti des bagages. On est venu pêcher en Norvège et on y
est pour de bon maintenant! On ressent de l'excitation dans le groupe parce que
sur le moment, il n'y a rien de plus agaçant que de ne pas trouver n'importe
quel type d'objet indispensable à l'activité qui nous a amené ici... Jean-Philippe
nous explique que cela fait un bail qu'il n'a pas plu et que la Glomma est
très basse pour la saison. Comme dans toute l'Europe, il fait anormalement
chaud dans cette région de la Norvège et la pluie n'est pas tombée sérieusement
depuis des semaines. Il nous conseil de monter des pointes en 12/100.
Finalement tout le monde a retrouvé ses affaires, mis de l'ordre et est prêt.
Les cannes sont toutes montées et nous partons maintenant en direction de la
rivière en passant par le petit sentier bien marqué par les pêcheurs nous ayant
précédés durant la saison. On arrive au bords de l'eau et là, c'est un peu
la déception.
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Il y aussi de belles truites mais elles sont largement minoritaires |
La rivière est large est peu profonde. L'eau est claire et le
fond est constitué d'une myriade de petits galets bruns-roux. Le monumental
lisse qui s'étend devant nous est déroutant tellement il est lisse! L'eau ne
coure pas et il n'y a pas de gobages. Un vrai miroir! Mais on le comprendra
parfaitement durant le séjour, la densité d'ombres est énorme et ils sont
partout. Dans les fosses profondes, dans les courant rapides ou dans les
radiers ridiculement peu profonds. Au début, on pense qu'ils sont de l'autre côté,
près de la rive inatteignable d'en face mais en restant simplement cinq minutes
sagement sur la berge ou un peu dans l'eau, on s'aperçoit soudain que les
poissons sont tout près des bordures et se mettent même dans le sillage que
l'on fait dans l'eau! Dans certains bras tranquilles, des petits courants
abritent parfois plusieurs ombres de quarante ou quarante-cinq centimètres. Au
fil de la semaine, nous apprenons à lire cette rivière qui semble juste trop
grande de prime abords et qui est même par endroits constituée d'îles et d'herbiers.
Ces herbiers justement sont de véritables pépinières et on y trouve des vairons
en pagaille mais aussi des petits bancs d'ombrettes. La haute Glomma, c'est
l'abondance et les poissons sont tous issus du frai naturel.
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Le premier jour sur un radier prolifique |
Nous faisons
le bilan de cette première journée et tout le monde a eu du succès. Pour ma
part, je n'ai utilisé qu'une seule mouche sèche et il s'agit d'un modèle en CDC
de Marc Petitjean acheté chez lui le jour de mon départ pour l'aéroport de Zurich! Une MP67
montée sur un hameçon de 14. Cette mouche au corps brun et aile blanche imite un
chiro mais aussi, à mon humble avis, parfaitement une fourmi.
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La MP67 fonctionne à merveille! |
Nous
rentrons à la ferme isolée dans la campagne près d'Hodalen et passons
d'agréables moments autour de la table à manger à déguster les délicieux plats
cuisinés par Stéphanie accompagnés de bons vins rouges français. Tout le monde
a une histoire ou une anecdote sympa à raconter et l'ambiance est
particulièrement conviviale. C'est assez incroyable mais dans ce groupe, nous
sommes quatre à avoir été en Alaska et avec Bernard et Catherine Thompson et
aussi Jérôme Muffat d'Alaskaevasion s'il vous plait! Un truc de dingue!
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L'équipe à la recherche d'un bon coin. Jean-Philippe en tête. |
Durant
cette semaine, nous nous attarderons souvent sans le remarquer dans la salle à
manger car la Norvège se trouve sous des latitudes où la nuit n'a pas encore sa
place à la fin juillet. Sous la fatigue et l'ivresse nous regagnons joyeusement
nos couettes dans une légère pénombre encore adoucie par la lune montante et
avec les encouragements des chiens qui se mettent à hurler sans raison évidente
pendant cinq ou dix minutes. Finalement ils s'apaisent, le silence reprend ses
droits et cela renforce encore l'impression d'être au bout du monde.
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Les postes de pêches sont magnifiques |
La météo fut
exceptionnellement douce durant toute la semaine et les doudounes et autres
habits chauds furent totalement inutiles. Bien entendu, les jours se suivirent
et ne se ressemblèrent pas et les ombres de la Glomma ne manquèrent pas de nous
le rappeler. Mais il faut relativiser tout de même car de beaux poissons dans
les épuisettes il y en a eu tous les jours et en quantité.
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De droite à gauche: Stéphanie, Olivier, Jean-Philippe et l'enfant des neiges Sophie, Guy, Daniel, Claude, Dominique et moi! |
Un matin, en pêchant
sur un tronçon à nouveau prolifique, j'observe un animal qui sort de l'eau et se déplace
sur la berge et qui replonge dans l'eau puis revient sur la berge. J'observe ce
va-et-vient et je mets du temps à le réaliser, mais il s'agit bel et bien d'une
loutre! C'est dire le potentiel de la rivière...
Angelo
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